Découverte de la région du Simplon: de Gspon à Blitzingen

Article proposé le 15 septembre 2011 par bikingspots

Gibidumpass, Bistinepass, Simplonpass, Saflischpass, Binntal, Eggerhorn, etc... des noms aux consonances lointaines pour nous autres VTtistes romands, mais qui augurent de paysages magiques et de singles majestueux slalomant sur des plateaux alpins...

A la découverte de la région du Simplon

Après avoir tenté avec succès le Tour du Grand Combin à la même période l'année passée, on s'est mis en tête d'aller se balader un brin dans la région du Simplon.

L'idée de base était de partir des environs de Viège pour retomber en plaine quelquepart aux environs du Nufenen....Finalement, après avoir passablement navigué sur le web, et s'être inspirés de parcours et autres récits glanés sur Alpavista et sur VTTour, on a finalement opté pour le parcours suivant:

Gspon - Gibidumpass - Bisse du Heido - Bistinepass - Simplonpass - Rosswald - Saflischpass - Binn - Eggerhorn - Grittlesee - Blitzingen

Note: l'article présenté ci-dessous raconte le parcours tel qu'il a été effectué originellement. Le tracé Gspon - Blitzingen via GibidumPass... proposé sur bikingspots.ch en est la version revue et corrigée et qui devrait être réalisable en 2 ou 3 jours.

La paquetage

Le but de notre périple étant d'être en autarcie, il fallait prendre de quoi dormir et manger pour la durée de notre voyage (que nous avons estimé, en étant large, à 4 jours).

Le dodo
Pour le dodo, après une bonne expérience l'année passée, nous avons à nouveau décidé de nous passer de tente et de n'emporter avec nous qu'une bâche plastique (du style de celles utilisées par les peintres pour protéger leur travail). Première erreur, nous nous sommes contentés de la version 'moyennement épaisse' de 0.02mm au lieu de celle de 0.04 dont nous avions l'habitude...et on verra par la suite que ça n'était pas une bonne idée...
Pour cette période de l'année et les altitudes visées (~2000m), un sac de couchage avec une température de confort de 10°C ou moins est un minimum. Avoir une housse en coton/soie est un plus. Et en cas de températures extrèmes, une couverture de survie intercalée entre la housse en tissu et le sac de couchage vous permettra de passer une nuit agréable...mais en contrepartie, de la condensation se déposera sur l'intérieur de la couverture de survie...eh ouais, on peut pas tout avoir...

Le miam-miam
Deuxième difficulté; la nourriture. Il est finalement assez difficile d'évaluer la quantité de nourriture nécessaire pour que 2 personnes puissent avoir 3 petit-déjeuner, 3 dîners, 3 soupers et diverses collations durant la journée, sans en prendre trop...Le seul élément que l'on peut confirmer de manière sûre est qu'un pain de seigle de 500g est parfait pour une personne, et qu'il restera mangeable même après 4 jours passés dans un sac à dos...
Secondo, soupes et autres repas liophilisés sont idéaux pour manger chaud sans trop se compliquer la vie. En extra, on peut aussi prendre avec soi un saucisson et/ou du lard à cuir. Emballés dans du papier d'aluminium et cuits à même les braises, c'est un vrai délice ! (Et d'un bon rapport poids/quantité d'énergie...)

1er jour: Gspon-Simplon

Pour notre premier jour, il s'agissait tout d'abord d'atteindre Gspon. Après avoir laissé la voiture à Viège, emprunté le train jusqu'à Stalden, puis 2 petits télécabines jusqu'à Gspon, c'est parti pour notre 1ère étape.
Attention: les deux cabines qui relient Stalden à Gspon ne permettent le chargement que de 3 personnes et 3 VTT au grand maximum...

A Gspon, on entre directement dans le vif du sujet (et on se rend compte que l'on a, peut-être, un peu trop chargé nos sacs et qu'on va la rôter...) avec une piste 4x4 assez raide qui se transforme en sentier pour atteindre Sädolti. Depuis Sädolti, c'est un sentier agréable jusqu'au Gibidumpass. Ensuite, un superbe single le long du bisse de Heido jusqu'au fond de la Nanztal. Petite pause bien méritée avant de partir à l'ascension du Bistinepass.

L'ascension du Bistinepass n'est pas excessivement longue mais elle commence par un petit bout de portage jusqu'au pied de la Sirwoltesattel (pt. 2483), puis c'est un magnifique single à flanc de montagne jusqu'au pied du col. Du col, on plonge sur le Simplon par un sentier assez large et cassant au début puis finalement plus roulant à l'approche du col. Le dernier bout jusqu'au col du Simplon proprement dit se fait sur du bitume. Peu avant le col, prendre sur la gauche afin d'emprunter le single qui descend le long du Hopschugrabe pour rejoindre le lit de la rivière Taferna. C'est à cet endroit que nous avons installé notre premier campement...et que le foehn bien présent s'est fait un malin plaisir à s'amuser avec notre bâche. Autant dire que le nombre de trous que celle-ci comportait était à peu près proportionnel au nombre d'aiguilles du sapin au pied duquel nous nous étions réfugié!

Court portage jusqu'au pied de la Sirwoltesattel

Campement de fortune le long de la Taferna

2ème jour: Simplon-Rosswald

Suite à des prévisions météo peu coopératives pour la deuxième nuit, et au vu de l'état de notre bâche et de sa résistance aux éléments, nous avons décidé de modifier notre 2ème étape (prévue initialement jusqu'à Binn) en se limitant à aller jusqu'à Rosswald où l'on avait dans l'idée de se trouver un hôtel pas cher....
Après avoir refait notre paquetage, poursuite du single le long de la Taverna avant de remonter sur la route du Simplon pour un court instant histoire de récupérer un fantastique single en forêt qui nous amène sur l'ancienne route du col. On suivra cette dernière un bref instant avant une petite poussette qui permet de rejoindre le hameau de Undri Eist. De là, on suit la piste qui part à plat pour rejoindre la route qui relie Ried-Brig à Rosswald. A cet instant, deux possibilités s'offraient à nous; monter jusqu'à Rosswald par la route ou se faire une petite descente en plaine et prendre le télécabine qui relie Ried-Brig à Rosswald...
Il ne nous aura pas fallu longtemps pour laisser tomber le bitume de la montée à Rosswald et pour décider de partir à la découverte des sentiers qui parsèment ce flanc de montagne...et ce fut une réussite ! Il y a vraiment de quoi s'amuser dans la région...
A Rosswald, nous avons finalement trouvé refuge à l'Hotel Klenenhorn. Patron jeune et sympathique qui nous a proposé une nuit en dortoir à 20CHf avec accès 'libre service' à la cuisine, parfait !

3ème jour: De Rosswald au pied de l'Eggerhorn en passant par Binn

Après voir glandouillé la veille, retour aux choses sérieuses. Malgré un plafond nuageux bas, c'est gaiement que l'on enfourche nos montures pour se réchauffer les muscles sur le chemin direct qui grimpe droit sur ce qui est une piste de ski en hiver, et ce jusqu'à Fleschbode (prévoir une paire de mollets de rechange...). De là, piste 4x4 jusqu'au début du sentier qui monte au Saflischpass. Ce sentier s'est avéré étonnament roulant, peu de portage pour atteindre le col. Au col, les nuages ont commencé à se disperser et c'est avec bonheur que l'on a profité du panorama grandiose qui s'offrait à nous. Du col, on a décidé de se diriger non pas en direction de Heiligkreuz, mais de partir à plat en direction de Furggerchäller pour profiter du sentier qui plonge sur Ze Binne...et quel bonne décision !! Le départ depuis le col est tout simplement splendide; dans un décor aux couleurs d'automne, c'est un large sentier très rapide qui nous a mené jusqu'au départ de la piste qui monte tranquillement à Furggerchäller.

Montée au Saflischtpass, finalement assez roulant

Au départ du Saflischpass, fantastique...

Ensuite une petite poussette au pied du Breithorn pour atteindre le début de la descente et c'est parti pour un tracé de malade!! La partie du haut est assez raide et technique, puis petit à petit le sentier devient moins pentu et plus large. Quelques passages en forêt parsemés d'épingles couronnent le tout. Bref, un must !!

L'Eggerhorn, depuis le début de la descente sur Ze Binne...

Passage technique dans la descente sur Ze Binne

Depuis Ze Binne, direction Binn, puis montée jusqu'à Abnimatt par une longue piste 4x4. A Abnimatt, début de la recherche d'un emplacement pour notre bivouac. De manière tout à fait innattendue, on se retrouvera devant un chalet dont la terrasse fraîchement tondue et le grill en pierre nous serviront de chambre, respectivement de cuisine pour la nuit... Et que dire du cadre....grandiose....superbe....

Le matin, le soleil se lève, et c'est beau

4ème jour: Abnimatt - Blitzingen par le Grittlesee

Dernier jour de notre petit périple, et de loin le plus...pédestre. On commence par monter au sommet de l'Eggerhorn, environ 1h de portage. S'en suit une descente très technique (par la largeur de son sentier, qui par moment ne fait que 20 cm de large pour 50 de profond...) et assez exposée dans la Rappetal.

Descente du Eggerhorn en direction de la Rappetal

Le long de la Rappetal, le sentier est peu large...

Après avoir traversé le Milibach et être remonté sur Schäre puis Niwi Hutta, le tout en étant plus souvent sous le VTT qu'au-dessus, c'est le moement de faire pause bien méritée. Ensuite, on part en direction de Tristul. Là aussi, le roulage est difficile, et de plus, le chemin est peu marqué et il est facile de faire des détours inutiles...mais par contre le cadre est tout simplement exceptionnel. On se trouve sur un plateau perdu au milieu de montagnes culminant à plus de 3000m...rien que pour ça l'effort en vaut la peine!
Une fois arrivé au-dessus du Grittlesee, on arrive presque à contempler l'ensemble des cols et points culminants enpruntés durant le parcours avant de plonger en direction de Blitzingen.

Le plateau qui suit la Niwi Hutta, long comme un jour sans pain

Dernier effort avant d'arriver en surplomb du Grittlesee

Vue sur l'Eggerhorn, le Saflischpass et les montagnes qui bordent la Vispertal

Du Grittlesee, première partie de descente entre blocs et rochers

La partie du haut est peu intéressante car le sentier est très peu emprunté, donc peu marqué et encombré de rochers. Il est facile de passer à côté des balisages et de se retrouver à devoir pousser à travers blocs et rochers... Mais dès que Mürischbode est atteint, le sentier devient plus pratiquable et surtout beaucoup plus intéressant. La portion Salzgäbul-Blitzingen est un mix parfait de parties rapides à flanc de coteaux et de parties raides et sinueuses en forêt. S'il était plus facilement atteignable, ce tronçon serait réellement un must... mais les efforts à consentir pour l'atteindre sont un peu disproportionnés...